Compagnon d'infortune
mon frère
avec mes petits bras d'enfant
pour toi j'ai décroché la lune
et l'ai posée dans ton berceau
que tu ne sois pas sans lumière
terrifié
comme je le fus un peu plus tôt
Maintenant nous avons grandi
et loin de ce monde que nous avons fui
ma prouesse
ne vaut pas un clou
Décrocher la lune
pourquoi faire ?
quand il y a tant de lumière
partout
C'est pourtant tout ce que je sais faire
Là d'où je viens
c'est tout ce que j'ai appris
et je ne puis tourner la page
pour aller vers d'autres rivages
quand tant d'enfants
grandissent dans la nuit
Alors
tant pis
derrière le paravent de ma vie
pour eux je la décroche encore
les bras en l'air
le cœur de travers
samedi 6 décembre 2014
Et ces mots...
Tes yeux se sont fermés
à la lumière
Ils ne voient plus que ce qui s'est arrêté
ce qui s'est cristallisé
dans la pénombre
Tes yeux ne savent plus la beauté
Et lorsque vient le jour
si bleu
si clair
ils sont tournés vers la nuit d'hier
ce temps passé sans même une seule étoile
sous la voûte des pierres accumulées
des faits de l'homme
devenus caverne
solitude égarée
Tes yeux n'aperçoivent plus
que leurs tristes décombres
et en sont aveuglés
Et ces mots
qui viennent à ma bouche
ne sont pas ceux que tu attends
Je voudrais tant qu'ils te touchent
Mais là où tu es
tu ne les entends
Alors plutôt que de me trahir
en te disant ce qu'il te plaît
Je me tais
Et tous ces mots que je ne peux dire
ne se parlent plus qu'en secret
à la lumière
Ils ne voient plus que ce qui s'est arrêté
ce qui s'est cristallisé
dans la pénombre
Tes yeux ne savent plus la beauté
Et lorsque vient le jour
si bleu
si clair
ils sont tournés vers la nuit d'hier
ce temps passé sans même une seule étoile
sous la voûte des pierres accumulées
des faits de l'homme
devenus caverne
solitude égarée
Tes yeux n'aperçoivent plus
que leurs tristes décombres
et en sont aveuglés
Et ces mots
qui viennent à ma bouche
ne sont pas ceux que tu attends
Je voudrais tant qu'ils te touchent
Mais là où tu es
tu ne les entends
Alors plutôt que de me trahir
en te disant ce qu'il te plaît
Je me tais
Et tous ces mots que je ne peux dire
ne se parlent plus qu'en secret
vendredi 3 octobre 2014
Poésie et musique
Extrait du récital donné le 13 septembre 2014 à la Chapelle des Pénitents, 34660 Cournonterral
Pour en savoir (ou en entendre...) plus:
jeudi 25 septembre 2014
Urgence
Les souvenirs se pressent
à la porte
Vite, vite !
Laisse-les entrer
Et ouvre la fenêtre
Sois tranquille...
Ils ne font que passer
Les souvenirs se pressent
à la porte
Ne ferme pas à clef
Tiens-là plutôt grande ouverte
sinon
ils vont s'accumuler
et bientôt ta mémoire sera morte
Les souvenirs se pressent
à la porte
les doux
les cruels
les beaux
les laids
-ce masque dont ils sont affublés-
Surtout ne crains pas qu'ils te blessent
Hier ne fût tel
qu'aujourd'hui tu le crois
Les souvenirs se pressent
à la porte
ce temps que tu n'as pas vu passer
Ne le pleure pas
le voilà
il revient
pour que tu puisses enfin
l'habiter
Les souvenirs se pressent
à la porte
Vas-y !
Maintenant !
Ouvre-la !
Le soleil brille à la fenêtre
Ils s'en iront transfigurés
à la porte
Vite, vite !
Laisse-les entrer
Et ouvre la fenêtre
Sois tranquille...
Ils ne font que passer
Les souvenirs se pressent
à la porte
Ne ferme pas à clef
Tiens-là plutôt grande ouverte
sinon
ils vont s'accumuler
et bientôt ta mémoire sera morte
Les souvenirs se pressent
à la porte
les doux
les cruels
les beaux
les laids
-ce masque dont ils sont affublés-
Surtout ne crains pas qu'ils te blessent
Hier ne fût tel
qu'aujourd'hui tu le crois
Les souvenirs se pressent
à la porte
ce temps que tu n'as pas vu passer
Ne le pleure pas
le voilà
il revient
pour que tu puisses enfin
l'habiter
Les souvenirs se pressent
à la porte
Vas-y !
Maintenant !
Ouvre-la !
Le soleil brille à la fenêtre
Ils s'en iront transfigurés
mercredi 18 juin 2014
Who
You ! Tell me then:
But who are you ?
I’ve never seen
Someone like you
Who looks at me ?
I don’t know you
And I don’t know
But who is who
And I wonder
If “who” is true
You look at me
But who am I ?
I look at you
But who am I ?
You look at me
Looking at you
We don’t know why
But who is “I” ?
But who are you ?
I’ve never seen
Someone like you
You ! Tell me then:
But who are you Who looks at me ?
I don’t know you
You look at me
I look at youAnd I don’t know
But who is who
You look at me
I look at youAnd I wonder
If “who” is true
I look at you
I don’t know whyYou look at me
But who am I ?
You look at me
I don’t know whyI look at you
But who am I ?
I look at you
Looking at me,You look at me
Looking at you
We don’t know why
But who is “I” ?
mardi 3 juin 2014
Quelques nouvelles
Chers lecteurs,
Quelques uns des poèmes publiés ici l'ont été également ailleurs durant ces derniers mois.
Vous pourrez ainsi trouver la traduction anglaise de l'un d'eux, par Birrell Walsh, dans Ligmincha Europe Magazine, numéro 9
http://issuu.com/bongaruda/docs/9_ligmincha_europe_magazine
D'autres ont été publiés dans les Anthologies Poétiques de Flammes Vives 2013 (tome 3) et 2014 (tome 1)
http://www.flammesvives.com/
Deux autres encore ont reçu le diplôme d'honneur du Concours Littéraire Regards 2014, Prix du Présent Jour
http://www.regards.asso.fr/
Et que vive la poésie !
Quelques uns des poèmes publiés ici l'ont été également ailleurs durant ces derniers mois.
Vous pourrez ainsi trouver la traduction anglaise de l'un d'eux, par Birrell Walsh, dans Ligmincha Europe Magazine, numéro 9
http://issuu.com/bongaruda/docs/9_ligmincha_europe_magazine
D'autres ont été publiés dans les Anthologies Poétiques de Flammes Vives 2013 (tome 3) et 2014 (tome 1)
http://www.flammesvives.com/
Deux autres encore ont reçu le diplôme d'honneur du Concours Littéraire Regards 2014, Prix du Présent Jour
http://www.regards.asso.fr/
Et que vive la poésie !
lundi 12 mai 2014
Et si
Et si tu mourais maintenant
La vie serait encore cet instant
Et ce qui loin du ciel te retient
C'est de sans cesses penser à demain
Et cela qui te fait souffrir
C'est de croire que la vie peut finir
C'est de t'imaginer le néant
Là où il n'y a que changement
C'est de regarder en arrière
Et de penser que tu le perds
Ce corps que tu n'as jamais eu
Cet être que jamais tu ne fus
C'est de vouloir des lendemains
Ressemblant à ces clairs matins
Que tu crois être ceux d'hier
Mais c'est en toi qu'est la lumière
Hier ou demain ô mon amour
En cet instant et pour toujours
Je te connais sous tes atours
La vie serait encore cet instant
Et ce qui loin du ciel te retient
C'est de sans cesses penser à demain
Et cela qui te fait souffrir
C'est de croire que la vie peut finir
C'est de t'imaginer le néant
Là où il n'y a que changement
C'est de regarder en arrière
Et de penser que tu le perds
Ce corps que tu n'as jamais eu
Cet être que jamais tu ne fus
C'est de vouloir des lendemains
Ressemblant à ces clairs matins
Que tu crois être ceux d'hier
Mais c'est en toi qu'est la lumière
Hier ou demain ô mon amour
En cet instant et pour toujours
Je te connais sous tes atours
mardi 14 janvier 2014
L'adieu
Je ne l'ai pas reconnue tout de suite
tant son masque m'était familier
L'absence de cette étincelle qui vous tire du lit au réveil
La flamme qui s'allume quand le soleil brille
vacille au gré des événements
et s'éteint quand la nuit tombe
La voix de l'ami qui s'est tue en vous
Et puis
devant la souffrance encore une fois revenue
cet imperceptible mouvement de l'âme
en quelques sortes anodin
ce recul qui prend voix
-Non, je ne veux pas de la vie.
Longtemps
chaque fois qu'il s'était manifesté
je l'avais accompagné dans la solitude
avec détermination
sans le lâcher d'une semelle
jusqu'à qu'il finisse par s'y dissoudre.
Cette présence attentive m'avait gardée du pire
Lui donner raison
L'habiller d'une brillante armure de mots
et devenir son soldat
Arborer les couleurs du désespoir
et porter son étendard.
Et maintenant que le ciel riait
et que le rêve avait la même clarté
je croyais le travail achevé.
Enfin
j'allais pouvoir me coucher dans le pré en fleurs
et me reposer
Alors seulement
elle m'est apparue.
C'est que
sans le savoir
je l'avais traquée jusque dans ses derniers retranchements
au plus profond du sommeil
Là où l'on pense
si faussement
que rien ne se trame
ni guerre, ni paix
Dans l'illusion de la tranquillité d'un illusoire néant.
Elle était là, la haine
Une violence en plein cœur
une insulte
une offense glaciale
qui se paraient de vertu.
Elle était là
toute pure
sans motif et sans objet
dénudée de son secret
Il lui avait juste fallu un prétexte
et la souffrance avait fait l'affaire
Celle-là même qu'elle provoquait
En son nom
la vie se voyait claquer la porte au nez comme une dangereuse intruse
L'étau s'était ainsi refermé sur le jardin de la mort
sans autre issue
Pas un mot sur mes lèvres
pas un cri dans ma gorge
pas un gargouillis dans ma poitrine
que le souffle n'avait pas même eu le temps de gonfler
et dont la force toute entière lui était dévolue
Mon corps était ravi
ma parole gelée
mon esprit capté
dans ses terrifiantes visions.
Mais voilà que
dans son dénuement
elle perdit d'un coup toute consistance
Et aussi simplement que cela
elle disparut
me laissant veuve d'un monde terriblement familier
où je ne renaîtrai plus.
tant son masque m'était familier
L'absence de cette étincelle qui vous tire du lit au réveil
La flamme qui s'allume quand le soleil brille
vacille au gré des événements
et s'éteint quand la nuit tombe
La voix de l'ami qui s'est tue en vous
Et puis
devant la souffrance encore une fois revenue
cet imperceptible mouvement de l'âme
en quelques sortes anodin
ce recul qui prend voix
-Non, je ne veux pas de la vie.
Longtemps
chaque fois qu'il s'était manifesté
je l'avais accompagné dans la solitude
avec détermination
sans le lâcher d'une semelle
jusqu'à qu'il finisse par s'y dissoudre.
Cette présence attentive m'avait gardée du pire
Lui donner raison
L'habiller d'une brillante armure de mots
et devenir son soldat
Arborer les couleurs du désespoir
et porter son étendard.
Et maintenant que le ciel riait
et que le rêve avait la même clarté
je croyais le travail achevé.
Enfin
j'allais pouvoir me coucher dans le pré en fleurs
et me reposer
Alors seulement
elle m'est apparue.
C'est que
sans le savoir
je l'avais traquée jusque dans ses derniers retranchements
au plus profond du sommeil
Là où l'on pense
si faussement
que rien ne se trame
ni guerre, ni paix
Dans l'illusion de la tranquillité d'un illusoire néant.
Elle était là, la haine
Une violence en plein cœur
une insulte
une offense glaciale
qui se paraient de vertu.
Elle était là
toute pure
sans motif et sans objet
dénudée de son secret
Il lui avait juste fallu un prétexte
et la souffrance avait fait l'affaire
Celle-là même qu'elle provoquait
En son nom
la vie se voyait claquer la porte au nez comme une dangereuse intruse
L'étau s'était ainsi refermé sur le jardin de la mort
sans autre issue
Pas un mot sur mes lèvres
pas un cri dans ma gorge
pas un gargouillis dans ma poitrine
que le souffle n'avait pas même eu le temps de gonfler
et dont la force toute entière lui était dévolue
Mon corps était ravi
ma parole gelée
mon esprit capté
dans ses terrifiantes visions.
Mais voilà que
dans son dénuement
elle perdit d'un coup toute consistance
Et aussi simplement que cela
elle disparut
me laissant veuve d'un monde terriblement familier
où je ne renaîtrai plus.
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