jeudi 5 novembre 2015

Quand la douleur

Quand la douleur te terrasse
et que tu ne peux plus
Ecoute ce qu'elle te dit !

Le plus profond des amours
Le plus beau des métiers
La plus noble des aspirations 
Si tu t'y accroches
n'est rien d'autre qu'une prison

Car l'essentiel
le voici !
Maintenant
Ici

Le plus grand des sages
ne vaut pas mieux 
que la plus petite des fourmis

Le bienfait du plus célèbre des hommes
ne surpasse pas
celui du plus anonyme

Et la divinité en son ciel
n'a pas plus de vertus
que toi

A rien
ni à personne
le malheur n'est bon

Alors
quand la douleur te terrasse
et que tu ne peux plus
si tu veux guérir
Aussi respectable soit-elle
quitte ta prison !



vendredi 16 octobre 2015

Frères humains, ne me dites pas...

Blanche divinité
accueille ma tristesse

et vous
frères humains
ne me parlez pas de la joie

car c'est dans le silence
qu'elle se manifeste
légère
et discrète

A sa fraîche chaleur
irisée de tendresse
son nom même fait offense

brandi comme un flambeau
un devoir
une promesse
que la douleur sait
n'être qu'un porte-à-faux

Blanche divinité
réveille sa lueur

et vous frères humains
dites-moi seulement
que vous comprenez ma détresse

et plutôt qu'un autel
offrez-moi un repas
-ce que vous faites si bien-

Tendez-moi simplement votre main

jeudi 17 septembre 2015

Retrouvailles

Tu l'as su très tôt.

Tu l'as su bien avant de le savoir
quand les mots n'étaient encore que touchers,
écrasements, résonnances, obscurcissements,
courants, vrillements, déchirures, glaciations
-empreintes sourdes et vibrantes
du monde où tu avais pris naissance,
corps de ce corps qui deviendrait le tien,
à son image.

Et tu n'avais pour le savoir
que cet esprit nu
ce pur étonnement
inconscient de lui-même
et qui,
pour se faire connaître,
un jour
dirait "je".

Là où tu grandissais,
la lumière et l'obscurité
divisées
s'ignoraient l'une l'autre.

Ici,
la gravité que tu portais en toi
-ce témoin du côté sombre-
restait incomprise

Car ceux qui depuis toujours
vivaient dans la lumière
ne pouvaient concevoir
un noir si noir.

Là-bas,
la chaleur qui émanait de toi
-ce souvenir ensoleillé-
restait imperçue

Car les sens atrophiés
de ceux qui résidaient dans le froid
ne pouvaient l'éprouver.

De l'une à l'autre,
de l'autre à l'une,
tandis qu'à chaque instant,
tu désapprenais à exister en tentant de ne pas être pas vivante,
le cœur ouvert à un ciel inconnu,
à ton insu
-et parce que tu n'avais d'autre choix-
tu empruntais en tâtonnant
ces sentiers écartés
-loin des usages communs-
où cheminent
de tous temps
et venus de tous lieux
les simples amoureux du divin.

C'est alors,
enfant,
que je t'ai retrouvée.

mercredi 16 septembre 2015

Quelques publications

L'un des poèmes publiés ici a remporté une mention d'excellence au concours littéraire du CEPAL, que vous pourrez retrouver, avec ceux de tous les lauréats du concours, dans l'anthologie prochainement publiée par les Editions de l'Orchidée.
http://www.le-cepal.com/

Et toujours, des parutions dans les Anthologies Poétiques de Flammes Vives (2015, tome 1 et tome 3)
http://www.flammesvives.com/

mercredi 22 juillet 2015

Une ombre triste

Le soleil brille sur le monde
mais je marche dans l'ombre triste
de ton aveuglement

Dans ta fuite
tu m'y as abandonnée

Quand nos regards se rencontrent
perçant à travers le mur de la distance et de l'oubli
alors
tu me fais signe de ta présence

Mais tu ne veux pas être là

A la souffrance du souvenir
tu préfères la torpeur de l'obscurité

Longtemps
j'ai tenté de lever le voile
dont tu avais recouvert l'histoire
où ton coeur est resté accroché

Et qu'il trouve la liberté

Mais c'était ouvrir une porte
vers une terre
de toi inconnue
et ma voix n'était jamais assez juste
pour te la chanter
et ma main n'était jamais assez adroite
pour te la dessiner
et mes mots étaient toujours impuissants
à te la décrire

 Car tes yeux
-fixés sur l'issue familière du semblant-
ne peuvent la voir

De ne savoir les en détacher
tu meurs lentement

Le soleil brille sur le monde
et tandis qu'ainsi
tu me quittes
je marche sous la pluie des larmes
de leur aveuglement


mardi 31 mars 2015

Mot pour mot

Des mots.
Des milliards de mots.
Des poèmes.
Des millions de poèmes.
Des milliers de millions de poèmes.
Des milliers de milliards de mots.
Magnifiques.

Si beaux
que leur cœur finit par se perdre dans leur beauté

Leur éclatante beauté.

Et le sens ?
...éclaté...

Des mots pour les mots
la beauté des mots en guise de sens
la vie comme prétexte

Et meurt la poésie

mercredi 11 mars 2015

Printemps des Poètes

 
 
                                              http://lectures.vagabondes.over-blog.com/

vendredi 6 mars 2015

The only present

 For some the only present
they can present is to be present
even from afar,
and they fear they are not giving
but they are.
                                  Birrell Walsh

dimanche 15 février 2015

Une pièce vide

Une pièce vide

La colère
puis la tristesse
et après,
l'attente
et ensuite,
le désespoir
l'ont quittée
emportant avec eux tout ce qui s'y trouvait

Le piano et son tabouret
les envolées de notes à travers l'espace
Les livres et le papier
les lettres qui s'enroulaient au bout de ton stylo
La boîte de couleurs

Mais ta vie était là
dans ces menus objets

A son tour
leur souvenir s'efface
et avec lui
les mots qui les nommaient
dont il ne reste plus que la trace

et qui cherchent encore à se dire
dans ce semblant de parole
ces phrases informes
émanant des tréfonds de ton corps

Mais qui donc exigea de toi
un tel renoncement ?

Quel esprit malin te souffla
de les laisser réduire à néant ?

Et quelle divinité donnerait le nom d'amour
à ce sacrifice
sans déchoir du ciel ?

Tu ne tiens pas en joue
celui qui te menace
tu ne noues pas la corde
de celui qui se pend
et tu n'es pas le souffle
qui le garde vivant

mercredi 28 janvier 2015

Les grandes choses

En ce lieu de félicité
tous les êtres
-tous-
sont rassemblés

Là où je suis
je n’y vois que ton ombre
Tu y es toi aussi
mais tu ne le sais

Le savoir est juste ce qui te manque
pour t’y retrouver

Et les questions s’enchaînent à la ronde
-comment te  l’enseigner ?
Mais je ne le sais

Je voudrais tant voir ton visage
sortir de l’obscurité

Alors j’appelle la divinité
je la gronde
pourquoi ne vient-elle pas vers toi
de l’autre côté ?

Tu es si petite
si tremblante
si hagarde
si pâle
si frêle
impuissante
elle devrait aller vers toi en premier

Et puis…
je vois que je me trompe

Ces grandes choses
-et ces petites-
que tu ne fais pas
la divinité n’y aide pas

Tu n’as pas besoin d’elle pour cela
mais elle
elle a besoin de toi
pour se manifester là où on ne la voit pas

Et en faisant ce que tu fais
dans ton ignorance
-vivre, juste vivre

maintenant
simplement
telle que tu es-
tu fais exactement ce qu’elle ferait

jeudi 15 janvier 2015

Viser la lune

"Il faut toujours viser la lune
 car même en cas d'échec,
on atterrit dans les étoiles."
 
Oscar Wilde