dimanche 24 avril 2016

A chacune

Ce fardeau-là
que je portais

pour toi
c'était

le tien

Je te le rends
le voilà
prends-en
grand soin
que je puisse enfin
donner tout son poids
au mien

A ce beau
destin
qui m'attend
depuis
si longtemps

Et que chacune
lestée du sien
jamais plus
ne s'envole
vers des contrées
illusoires,

ne caracole
en de vains
déboires,
ne saute plus
à l'eau

pour rien

Et marche droit
sans crainte aucune

et sans rancune
sur son chemin
parfois tout près

parfois très loin
mais
sans se séparer
jamais


Ton cœur
dans mon cœur
et le mien
dans le tien
qui
tu le sais toi aussi
ne sont qu'un


Et voilà
que tu pleures
O ma chérie !
Ce cœur
qui bat soudain
très fort
et qui supplie
-Dis-moi
dis-moi que ce n'est pas fini-
ce cœur-là
n'est qu'un leurre

Mon amour !
Ce n'est que du bonheur !
Aujourd'hui
est le plus beau
des jours

Car le vois-tu ?
Ce qu'aujourd'hui
tu pleures
n'est pas
ce qui fût
et qui
a disparu
mais bien
la fin
de ce fol
esprit
qui veut
que tu demeures
comme ses yeux
t'ont vue

Qui s'affole
et fuit
quand il s'aperçoit
que tu n'es pas telle
que tu n'es pas celle
qu'il croit,
que tu n'es pas lui

Qui a peur
d'être perdu
qui craint
que la mort
ne le tue,
qui ne connaît
l'infini
qui ne connaît
ce que tu es


Et qui oublie,
qui oublie l'essentiel,
ce qui fait
le sel
de la vie

Alors
comme je le sais
par cœur
que parfois
oui
durant
un bref instant
je le vis,
je te le dis

Et maintenant
tu souris

 

jeudi 21 avril 2016

Je ne croirai jamais

Je ne croirai jamais
la feuille morte
tant qu'elle n'est pas morte

En le croyant, je la tuerais

Je ne croirai jamais
le mal sans remède
tant qu'on ne l'a pas soigné

En le croyant, je le laisserais gagner

Je ne croirai jamais
la liberté impossible
tant que les prisons ont des portes

En le croyant, je la perdrais

Je ne croirai jamais
l'amour épuisé
tant que je vivrai

En le croyant, je le tarirais

dimanche 3 avril 2016

Ton vrai visage

A chaque fois
que le ciel
apparaît
bleu et clair,
ton fantôme réapparaît.
Et se rappelle
le mal
qui me fut fait.

A chaque fois
que l'oiseau
prend son envol
dans la lumière,
cette douleur l'assombrit.
Alors l'oiseau s'affole
et revient au nid,
muet.

Et
posant
sur le papier
les mots de ce poème,
je crains
qu'ils ne recouvrent ta trace,
te vouant
à l'oubli

Et que ce visage défait
derrière lequel
tu te caches
devienne celui
que l'on croira avoir été
le vrai,
le visage de celle
que tu n'étais.