vendredi 27 mars 2020

Si je crois que

S'il n'y a que le corps
tout seul
et ses globules
qu'on manipule
moi
je suis flinguée

Alors je me flingue

Si je ne suis 
qu'un corps inhabité
un vivant linceul
ça 
ça me dézingue

Alors je suis dézinguée

Si l'âme
est mise de côté
comme un conte à dormir debout
quand la mort est partout
coupée
du souffle qui la distingue
d'un esprit désincarné
sans lien
si elle est disjointe
je
je suis aliénée

Je deviens dingue

Alors
ça
moi
je ne le crois pas






dimanche 1 mars 2020

Anesthésie

La poésie parfois
se voit couper
l'herbe sous les pieds

La muse est muselée

Les mots ici
le corps ailleurs
l'esprit à la merci
de la douleur

Pour que tu vives encore
on l'endort

Alors il s'enfuit

Il invente un autre décor
où les mots ne sont plus que l'écho
de l'instant arrêté

Et ton âme épuisée
n'en peut mais

Et ton âme brisée
ne s'y reconnaît

Ainsi parfois
aux attaques du sort
la poésie se défait

Aux portes de la nuit
elle est défaite

Pourtant jamais 
elle ne se dédit