samedi 24 juin 2017

Des mots qui auraient voulu...

Je dépose sur le papier les mots de ce poème.

Des mots qui auraient voulu célébrer la joie d'être au monde,
mais qui ne parviennent qu'à dire l'éprouvant cheminement d'un deuil,
dont aucun ne peut se prétendre exempt de chagrin, de douleur, de désespérance,
de cette souffrance propre aux humains,
parfois juste un peu
et parfois beaucoup,
si bien que certains
en deviennent même fous.

Je dépose sur le papier les mots de ce poème
parce qu'à trop me vouloir chercheuse de sainteté,
j'en avais oublié que ce corps de chair,
dont chacun d'entre nous est doté,
ne vit jamais qu'à travers
un amour incarné.

Parfois une mère
parfois un père
un frère
un ami
ou un amoureux,
parfois un chien
un chat
un arbre
ou même le ciel bleu,
deux à deux
ou tous ensemble,
il importe peu,
mais sans eux
de l'amour
nous ne saurions rien.

Je dépose sur le papier les mots de ce poème
car si l'on m'a tant parlé de l'au-delà de la mort
on ne m'avait jamais dit
que perdre celui-là ou celle-ci que l'on aime,
jeune ou vieux,
quoiqu'il en soit,
ça déchire,
ce n'est pas heureux.

Et si certains croient savoir pourquoi,
qu'un mal fut commis
ou qu'un bien ne le fut pas,
et bien moi
je dépose sur le papier les mots de ce poème,
les adressant à l'Infinie Présence
qui seule connaît ce secret là
pour la prier de protéger
tous les êtres endeuillés
et de veiller aussi sur moi
afin que
lorsque je suis enserrée dans ma peine
je n'oublie pas
qu'Elle est toujours là.


lundi 19 juin 2017

Ce que l'on croyait vrai

Alors que la mort
la mort me hantait
que le chagrin
m'engloutissait
sur mon chemin
je t'ai rencontré
toi
le grand arbre

Ton haut feuillage
doucement penché
me protégeait
de leurs rayons cruels
qui m'anéantissaient

Sur ton tronc rugueux
j'ai passé mes mains
et puis
je l'ai étreint

O dis-moi
toi qui est là
depuis si longtemps
dis-moi les célestes secrets
de cette terre où nous voisinons

Dis-moi
dis-moi
comment vivre humain
comment tenir debout
comme tu le fais si bien
quand le feu s'est éteint
de ce qu'on croyait vrai
et qui ne l'était point


vendredi 2 juin 2017

Je te cherchais

Je te cherchais

Je te cherchais
tranquillité
présence
simple joie de l'existence

Je te cherchais
et parfois
je te trouvais

Et puis soudain
souffrance

Seulement
souffrance

De l'ouverture à l'essentiel
-ce doux soleil-
plus rien

Les mots qui la disaient étaient vains
Les images qui la représentaient
n'en révélaient plus rien
Et le ciel lui-même
n'était que béance

Béance
blanche
Dure
béance
où la blessure
restait sans soin

J'étais partie

J'étais partie dans un champ de roses
qui avaient dépéri

Pourquoi ?
Quelle en est la cause ?

La terre
sans doutes
une terre desséchée
qui ne les avait pas nourries

Et le ciel les a accueillies

Et ce champ maintenant désolé
il me faut le quitter
pour trouver un autre pays
que la pluie arrose
et où la terre s'épanouit

Et où les champs
réjouis
donnent naissance
à de vivantes roses
sous un ciel
ravi