Des mots qui auraient voulu célébrer la joie d'être au monde,
mais qui ne parviennent qu'à dire l'éprouvant cheminement d'un deuil,
dont aucun ne peut se prétendre exempt de chagrin, de douleur, de désespérance,
de cette souffrance propre aux humains,
parfois juste un peu
et parfois beaucoup,
si bien que certains
en deviennent même fous.
Je dépose sur le papier les mots de ce poème
parce qu'à trop me vouloir chercheuse de sainteté,
j'en avais oublié que ce corps de chair,
dont chacun d'entre nous est doté,
ne vit jamais qu'à travers
un amour incarné.
Parfois une mère
parfois un père
un frère
un ami
ou un amoureux,
parfois un chien
un chat
un arbre
ou même le ciel bleu,
deux à deux
ou tous ensemble,
il importe peu,
mais sans eux
de l'amour
nous ne saurions rien.
Je dépose sur le papier les mots de ce poème
car si l'on m'a tant parlé de l'au-delà de la mort
on ne m'avait jamais dit
que perdre celui-là ou celle-ci que l'on aime,
jeune ou vieux,
quoiqu'il en soit,
ça déchire,
ce n'est pas heureux.
Et si certains croient savoir pourquoi,
qu'un mal fut commis
ou qu'un bien ne le fut pas,
et bien moi
je dépose sur le papier les mots de ce poème,
les adressant à l'Infinie Présence
qui seule connaît ce secret là
pour la prier de protéger
tous les êtres endeuillés
et de veiller aussi sur moi
afin que
lorsque je suis enserrée dans ma peine
je n'oublie pas
qu'Elle est toujours là.