mercredi 7 novembre 2018

L'enfant bousculé



Enfant bousculé, manipulé dans ton enfance
Adulte endormi par la dureté de la vie
Avons-nous, tout de même, droit à une dernière chance
Pour tout reconstruire à partir d’aujourd’hui


Dans un même rire sans aucune vie
Des machines identiques sans aucun esprit
Endormis à jamais dans un profond sommeil
Sans cesse l’on rêve d’un précieux soleil

Les jours se répètent inlassablement

On marche, à jamais, dans le même mouvement
On marche, on attend un nouveau lendemain
On marche, on attend mais en vain

Enfant bousculé, manipulé dans ton enfance
Il est l’heure, maintenant, prépare ta renaissance
Adulte endormi par la dureté de la vie
Il est l’heure, maintenant, profite de la vie


                                                                        Sahra Mas, 15 ans

dimanche 21 octobre 2018

Pas sans les mots

Parfois
les mots
ne viennent pas.

Ils ne viennent pas

où ils sont en attente.

Ils ne viennent pas
parce que cela
qui veut se faire entendre
on n'en veut pas
on n'en a rien à faire.

Alors ils restent là
en silence
ils patientent
ils n'osent

Ces mots-là
sont pourtant des mots tendres.

Un doux sourire de l'au-delà.

Cet au-delà des choses
dont on croit
qu'on nous les doit
qu'on peut en faire
n'importe quoi
qu'elles sont sans importance
qu'elles sont à soi.

Les mots ne viennent pas
pour le dire
mais sans eux
rien n'éclot
de ce qui se cache derrière
eux.


mardi 9 octobre 2018

Vais-je pouvoir

Aimer

Aimer l'immanence
de ta présence

Me laisser l'aimer
aussi fort
que je l'aimais
manifestée dans ce corps
qui se représente
à ma mémoire

Vais-je pouvoir
me laisser 
l'aimer

Me laisser l'aimer
sans que mon cœur
en soit brisé
sans la douleur
de le savoir
que ton corps n'est plus
que cendres

A cet amour nu
être consentante
sans plus rien attendre
de ce qui fût

Simplement 
t'aimer

T'aimer
comme jamais
je ne l'ai su

T'aimer vraiment

mercredi 3 octobre 2018

Poète !






L'auteur de ce blog est très honorée d'avoir été admise dans la Société des Poètes Français !

                                                           societedespoetesfrancais.eu



                                         www.societedespoetesfrancais.eu

dimanche 22 juillet 2018

Au creux du serpent

Au creux
de l'enroulement
du serpent
de ma douleur
en son milieu

je le sais maintenant

le trait
de cette lumière amoureuse
venue d'ailleurs
au dedans
par cette voie mystérieuse
me traversant
me l'apprend

qu'en ce lieu
je suis aimée
infiniment
et bien mieux
que par le meilleur
des amants
le prince le plus charmant

et n'ayant désormais
plus besoin de l'attendre
cet amour
le demander
le recevoir
le prendre

l'exiger à jamais

il suffit que je me tienne là
pour le rendre
à qui le perd
à qui le pleure
seul dans le noir
à qui ne l'a

à qui meurt de ne pouvoir
en être visité

jeudi 5 juillet 2018

Le meilleur de soi

Celui-là
que tu aimes
vraiment
ce que tu vois
de lui
au fond de toi,
celui-là
tel que tu le rêves
c'est le meilleur
de lui
le meilleur qu'il puisse être
celui qu'il est
vraiment

C'est pourquoi
celui qui t'aime
vraiment
tu te dois
de devenir
tel qu'il te voit
au fond de lui,
son amour
est ton meilleur maître,
avec lui
tu grandis
tu t'accomplis

dimanche 1 juillet 2018

Mon enfant

Tu es
ce que j'ai
de plus précieux

Quand la joie
s'absente du fond de tes yeux
que j'y vois
luire
le désespoir
pour moi c'est bien pire
que de mourir
bien plus noir

Quand un mal
t'est fait
ce mal qui devrait
être défait
pour moi
c'est bien plus douloureux
que si
je le subissais
c'est anormal

Tu es
ce qui m'arrive
de plus heureux

Quand tu es en enfer
avec toi
j'y suis bien mieux
que sans toi dans les cieux

Et cet amour
ma foi
pour moi
vaut mille fois mieux
que la sainte adoration des dieux

Je le sais
parce que je connais les deux

Oui
cet amour
est le seul don
dont
il ne se peut
que l'on me prive

Le seul don
qui ne dépend
de rien
que puisse ou ne puisse pas ma main

Le seul don qui ne soit pas vain

Mon seul bien
puisqu'il t'appartient


mardi 5 juin 2018

Certains

Certains êtres
tout ce qu'ils touchent
ils le noient
ils le broient

On ne sait pas pourquoi
ou plutôt
on le sait trop bien

Mais on ne veut pas 
le savoir
on le laisse dans le noir
on préfère croire
que cela n'est pas

Alors on le craint

Ils le noient
pour ne pas se noyer
ils le broient
pour ne pas éclater

Ils ne se voient
pas

Et la douceur
oui
la douceur
n'y peut rien

Ils l'envoient paître
là où elle est
ils crachent du venin
et bientôt
elle s'endort
ce sont eux les plus forts

Alors
si tu veux la garder
ne la leur
donne pas en pâture
si tu veux qu'elle dure
aime-la en toi
et en celui
qui la cherche aussi


lundi 21 mai 2018

Un semblant de douceur

Ton corps
ma mère
me quitte peu à peu

La tristesse au fond de tes yeux
ta douleur
un manteau de détresse
comme une illusion de caresse
un semblant de douceur
la mélancolie

Ma mère
je ne voulais
que de ce mal tu meures
que tu te laisses
emporter par lui

Et ce corps
dont je me suis ceint
pour échapper à la terreur
ce corps nimbé du tien
ne protège plus rien
maintenant
que ton chant s'est éteint

Je n'ai désormais
ici
que le mien
fragile
et pourtant bien plus fort
pour aller vers le lendemain



samedi 21 avril 2018

Une danse

La danse souple des moucherons
qui sautillent lentement
en harmonie
dans la chaleur dense
de cet espace mystérieusement portant
simplement parce que c'est ce qu'ils font
sans y penser
merveilleusement
me rappelle
que la vie est donnée
sans contrepartie
qu'elle n'est pas à gagner
ni les talents reçus
à défendre
et que donner un prix
à la beauté
l'évaluer
la vendre
c'est anihiler leur sens
leur pourquoi et leur pour quoi


mardi 17 avril 2018

L'enfant

L'enfant
en toi
n'est pas mort

Le sais-tu ?

Ton corps
porte en lui
la réminiscence
de ce qu'il fût

Tu l'avais oublié,
tu faisais comme si
il n'avait pas été

Comme si
il avait tort
d'être né,
d'avoir vécu
ce temps
parfois béni
parfois maudit,
pourtant
aimé malgré tout

Comme si
il aurait dû
ne pas être
ce qu'il était,
être un autre
que nul
ne haïrait
de poser sa tête
sur les genoux
de celle qui avait voulu
qu'il naisse,
qu'il fût,
que la vie ne cesse,
un autre dont nul
ne serait jaloux

Pourquoi
pourquoi souffrir
du souvenir,
ne pas laisser
l'enfant grandir,
ne pas garder en toi
celle qui le rassurait
et laisser la vie
advenir,
laisser s'épanouir
son arborescence ?





mercredi 21 février 2018

C'était...

C'était.

C'était mort.

C'était mort
quelque part en toi.

C'était mort
non pas
parce que c'était arrivé à sa fin.

Ce n'était pas
mort
parce qu'on l'avait tué.

C'était mort
parce que cela
n'était pas encore né.

Ca n'avait pas pu naître
parce que la porte lui était fermée.

Et c'était resté
dans les limbes
d'une vie impossible.

Et puis soudain
le verrou est tombé.

Alors ça c'est révélé.

Souffle, souffle,
réchauffe-le
que cela palpite
que cela naisse
que cela vive enfin !


lundi 19 février 2018

Sans pitié

Quand les larmes coulent
qui viennent noyer
ton bonheur
la divinité
alors
se fait douceur

Ses bras s'ouvrent à ta douleur
apaisant ton cœur

Quand la colère gronde
qui vient broyer
ta tranquillité
la divinité
alors
se fait tendresse

Ses bras s'ouvrent à ta terreur
embrassant ta fragilité

Quand l'épuisement guette
qui vient assécher
ce que tu peux donner
la divinité
alors
se fait chaleur

Ses bras s'ouvrent à ta détresse
réveillant ce que tu es

Mais quand ce geste est commis
qui se sert
de l'autre pour lui
qui s'approprie la vie
la divinité
alors
est sans pitié

Elle détruit
celui qui l'accomplit

C'est pourquoi
on ne doit pas
le laisser faire




jeudi 8 février 2018

Immortel

Dans le temps
de ton absence
ici-bas,
le temps
de ta présence
au-delà des apparences,
j'entends ta voix.

Une voix silencieuse
et claire
et soyeuse,
une voix de velours,
cette voix
qui hier
ne pouvait que se taire.

Et ce corps
que je perçois
quoique je ne le voie pas,
ce corps que tu es maintenant,
purement,
il était déjà tien
avant.

Essentiellement.

Corps immortel
étoile éternelle,
pour lui
passer de l'autre côté
du voile
de la mort
n'est rien.

Il le fait
quand cela est bien.

Et si nous savions
chacun
reconnaître le sien,
alors
quand cette vie
nous appelle encore
à faire ce pour quoi nous somme nés,
de ce qui la détruit
nous guéririons.


Une porte

Si le soleil se noircit
des écumes de l'âme

Si les amarres se rompent
en chavirant l'amour

Si la danse s'arrête
quand le violon se meurt

Si le brouillard s'allonge
sur le banc des désirs

Si les promesses se noient
dans le flot de l'oubli

Si l'amitié se distend
décousue par l'absence

Si le corps se fendille
sous la bourrasque du temps

Si la vie se meurt
par manque de présence

Peut-être faut-il frapper
à la porte du bonheur.

                            Philippe Derckel