dimanche 19 novembre 2017

Parle-moi

Parle-moi

Parle-moi
je t'en prie

Parle-moi de l'amour

De cet amour
qui est là
quand j'aime celui-ci
quand j'aime celle-là
parce qu'il est
ce qu'il est
parce qu'elle est
ce qu'elle est

Et pas pour
ce que je lui dois

De cet amour
parle-moi

Cet amour
qui se fait jour
quel que soit
quelle que soit
celui ou celle
que j'aime

Et pas
parce qu'il est
parce qu'elle est
comme ceci
ou comme cela

Parle-moi
de cet amour-là

De cet amour
qui m'appelle
à son chevet
quand il est
quand elle est 
dans la peine
qui
qu'il soit
qui
qu'elle soit
au chevet de celui
de celle
que j'aime
même si
je ne le
je ne la 
connaît pas

Et pas
parce que je le dois

Parle-moi

Parle-moi
je t'en prie
de cet amour-là

Car quand
tu m'en parles
je le reçois




lundi 16 octobre 2017

Cela que tu vois

Cela
que
tu vois
en toi
que
ton corps
te rappelle
sans
ménagement
c'est
ce que
tu as
déjà
vécu

Ce que
tu vivras
tu ne sais
ce que c'est
ce que
cela 
sera

Mais
cette paix
celle
que
parfois
tu as connue
cette paix nue
ce bijou
cette paix
sans
nul doute
sans rien
dessous
ce bien
qui ne coûte
rien
cette paix
éternelle
que
tu veux
par-dessus
tout
ici
et en tout
lieu

Cette paix
quoiqu'il en soit
tu
la porte
en toi
le jour
et la nuit
que tu sois
en vie
ou
que tu sois
morte
même si
tu
ne la vois
pas
tu
ne la connais
plus

Elle est
tapie
derrière
la porte
de ton cœur
sous
les œillères
de ta peur
alors
n'oublie pas
qu'elle
est toujours
aujourd'hui
qu'elle sera
demain
comme jadis
elle fût


jeudi 28 septembre 2017

Publication




Très honorée de voir l'un de mes poèmes publié dans cette revue...






mardi 12 septembre 2017

Une vie possible

J'ai cherché.

J'ai cherché une vie possible.

C'est-à-dire,
la douceur.

Une ouverture
au faisceau de la douceur
dans ce lieu de non-vie
imprégné des vapeurs empoisonnées
d'une mort omniprésente.

C'est-à-dire,
la désespérance.

Celle que diffusent les êtres qui s'en nourrissent
quand
au lieu d'aimer la joie,
ils ne vivent que pour l'anéantir.

J'ai cherché.

J'ai cherché une vie possible.

Mais quand
-dans la clarté de la veille-
le sourire de la douceur pointait enfin,
le sommeil me livrait à nouveau
à ce mal pernicieux.

Et le matin,
il avait étouffé la vie qui s'était annoncée,
preuves à l'appui de son inexistence,
puisque que la joie m'avait quittée.

J'ai cherché.

J'ai cherché une vie possible.

C'était il y a très longtemps,
au commencement de mes jours,
quand cette douceur
-c'est-à-dire,
l'éternité-
ne peut être connue qu'à travers l'enveloppante présence
d'un autre corps.

Et qu'au lieu de la vie,
dans le mien,
il avait été fait violence.

C'était il y a très longtemps,
mais aujourd'hui,
mon corps était toujours ce corps tétanisé,
vidé de toute présence,
impuissant,
recroquevillé dans l'attente.

Et qui cherche encore.

Qui cherche encore
une vie possible.

Que la douceur advienne
en ce lieu déserté.



lundi 28 août 2017

Tu aimais

Tu aimais.

Tu aimais
ce jardin-là
et tu l'honorais
des fleurs que tu y plantais

Tu aimais
cet homme-là
celui que tu avais choisi
pour partager ta vie

Tu aimais
cet enfant-là
né de toi
et l'avenir qui lui était promis

Tu aimais
marcher, parler, toucher, regarder

Et puis
ce jardin
cet homme
cet enfant
tu les as perdus

Et puis
marcher
parler
toucher
regarder
tu n'as plus pu

Pourquoi ?
On ne le sait pas

Et moi
maintenant
je sais
que ceux j'aime
un jour
je les perdrai,
que ce que j'aime
un jour
je ne le pourrai plus

Alors
comment aimer
désormais ?

Pour toi

Pour toi
ma mère
j'ai fait
tout ce que je pouvais

Pour toi
ma fille
j'ai fait
tout ce qu'il fallait

Mais une fille
ne peut
faire pour sa mère
ce que la vie fait

Mais une mère
ne peut
faire tout ce qu'elle voudrait
pour sa fille

Car ta vie
ma mère
est à Dieu

Car ma fille
tu n'es pas à moi
c'est à la vie
que tu es

Oui
mais aussi
il ne faut pas que je l'oublie
qu'à moi aussi
a été donnée une vie
et que je dois
aussi
vivre pour moi


samedi 29 juillet 2017

Là où ne pas aller

Quand sur toi
le souvenir tombe
de ces heures sombres
d'un temps passé,
ne va pas
du côté des ombres
par lesquelles
tes élans furent brisés
et ton destin
abîmé.

Tourne-toi
vers cette présence
qui ne t'a pas oubliée,
et qui jamais ne ment,
ni ne se trompe,
et qui sait
en son cœur immense
ce qu'est la vie
en son essence,
la véritable bonté.

samedi 15 juillet 2017

Souvenir d'une absence

La réalité de ton absence
ici-bas
aujourd'hui
me ramène à celle de l'enfance
quand je t'appelais
et que tu n'étais pas là

Et le vide de ta présence incarnée
me renvoie
au vide de la présence
en moi
quand j'avais besoin de toi
pour être là

S'il est douloureux de perdre
ce que l'on a connu
perdre ce qui jamais ne fût
l'est encore plus

samedi 24 juin 2017

Des mots qui auraient voulu...

Je dépose sur le papier les mots de ce poème.

Des mots qui auraient voulu célébrer la joie d'être au monde,
mais qui ne parviennent qu'à dire l'éprouvant cheminement d'un deuil,
dont aucun ne peut se prétendre exempt de chagrin, de douleur, de désespérance,
de cette souffrance propre aux humains,
parfois juste un peu
et parfois beaucoup,
si bien que certains
en deviennent même fous.

Je dépose sur le papier les mots de ce poème
parce qu'à trop me vouloir chercheuse de sainteté,
j'en avais oublié que ce corps de chair,
dont chacun d'entre nous est doté,
ne vit jamais qu'à travers
un amour incarné.

Parfois une mère
parfois un père
un frère
un ami
ou un amoureux,
parfois un chien
un chat
un arbre
ou même le ciel bleu,
deux à deux
ou tous ensemble,
il importe peu,
mais sans eux
de l'amour
nous ne saurions rien.

Je dépose sur le papier les mots de ce poème
car si l'on m'a tant parlé de l'au-delà de la mort
on ne m'avait jamais dit
que perdre celui-là ou celle-ci que l'on aime,
jeune ou vieux,
quoiqu'il en soit,
ça déchire,
ce n'est pas heureux.

Et si certains croient savoir pourquoi,
qu'un mal fut commis
ou qu'un bien ne le fut pas,
et bien moi
je dépose sur le papier les mots de ce poème,
les adressant à l'Infinie Présence
qui seule connaît ce secret là
pour la prier de protéger
tous les êtres endeuillés
et de veiller aussi sur moi
afin que
lorsque je suis enserrée dans ma peine
je n'oublie pas
qu'Elle est toujours là.


lundi 19 juin 2017

Ce que l'on croyait vrai

Alors que la mort
la mort me hantait
que le chagrin
m'engloutissait
sur mon chemin
je t'ai rencontré
toi
le grand arbre

Ton haut feuillage
doucement penché
me protégeait
de leurs rayons cruels
qui m'anéantissaient

Sur ton tronc rugueux
j'ai passé mes mains
et puis
je l'ai étreint

O dis-moi
toi qui est là
depuis si longtemps
dis-moi les célestes secrets
de cette terre où nous voisinons

Dis-moi
dis-moi
comment vivre humain
comment tenir debout
comme tu le fais si bien
quand le feu s'est éteint
de ce qu'on croyait vrai
et qui ne l'était point


vendredi 2 juin 2017

Je te cherchais

Je te cherchais

Je te cherchais
tranquillité
présence
simple joie de l'existence

Je te cherchais
et parfois
je te trouvais

Et puis soudain
souffrance

Seulement
souffrance

De l'ouverture à l'essentiel
-ce doux soleil-
plus rien

Les mots qui la disaient étaient vains
Les images qui la représentaient
n'en révélaient plus rien
Et le ciel lui-même
n'était que béance

Béance
blanche
Dure
béance
où la blessure
restait sans soin

J'étais partie

J'étais partie dans un champ de roses
qui avaient dépéri

Pourquoi ?
Quelle en est la cause ?

La terre
sans doutes
une terre desséchée
qui ne les avait pas nourries

Et le ciel les a accueillies

Et ce champ maintenant désolé
il me faut le quitter
pour trouver un autre pays
que la pluie arrose
et où la terre s'épanouit

Et où les champs
réjouis
donnent naissance
à de vivantes roses
sous un ciel
ravi


vendredi 28 avril 2017

Où vas-tu ?

Où vas-tu
si transi ?

Tu es perdu
dans la nuit

Là où les anges
ne viennent pas

C'est étrange
mais c'est pour ça
qu'elle était là.

O vois briller
les étincelles de la vie

Même si
elle n'est plus celle
qui la nourrit

Là où tu es
le ciel
en est empli

A tes jours
ne dis pas adieu

Car son amour
son amour est en eux.

                                                                                                                               A mon père, malgré tout

dimanche 16 avril 2017

Cette douleur

Cette douleur
cette douleur-là
pure
douleur
je vous le jure
sans pareille

Jamais
tu n'aurais
cru
qu'elle pût
être là
qu'il en soit
de telles

Qu'elle soit

Sans raison
sans pourquoi
sans mérite et sans tort
et même pas
punition divine
sans loi
sans foi

Comme si
au tréfond
de soi
il n'y avait qu'elle
il n'y avait
que ça

Sans secours
sans recours
sans consolation
qui paraît
éternelle
que n'éloigne aucun protecteur
que n'apaise aucun effort
pour
ou contre elle
et pas même la mort

Bonheur
éteint
amour
vain
dans leur profondeur
essentielle

Et le soleil
n'éclaire qu'elle

Destruction
intemporelle
juste ça
juste elle
dans le corps
dans le cœur

Cette douleur
quelle
est-elle ?