Présentation  par Michel Bénard du dernier recueil de poèmes de l'auteure dans la revue L'AGORA
- Christiane Bozza – « Sur le fil »
Illustration photographique de Sacha
Bauer- Schlichtegroll.
Editions des Poètes français –
format 15x21 – nombre de pages 85 – 2 -ème trimestre 2019.
L’équilibre de la vie est bien
précaire, fragile comme un poème au vent, posé «  Sur le fil .»
C’est en composant ses poèmes que Christiane Bozza prend conscience de
l’incertitude et de l’inconnu. Voici une écriture qui révèle beaucoup de
sensibilité, elle est brodée à fleur de mot. Le poème tient toujours figure de
questionnement. Tout chez Christiane Bozza n’est qu’une réflexion d’équilibre
et de doute. Soudain tout peut s’effondrer, même les certitudes les mieux
ancrées. Nous percevons chez elle une sensation d’égarement, de perte. La forme
de l’écriture est libre, fragmentée, narrative autant qu’interrogative :
« Et si tu n’en parles pas/ton corps le fera pour toi. » Le mot
ici est porté comme un flambeau :  « Car vivre sans les
mots/on ne le peut pas. » Notre auteure se méfie du silence qui voile
souvent la vérité : « Un silence qui croit/qu’il peut/ce qu’il ne
peut pas./Un silence qui étouffe ta voix. » Christiane Bozza
nous dévoile un contentieux de jeunesse lié au père qui sera toujours manquant,
sorte de blessure stigmatisante ouverte à vie. La plume en appelle aux souvenirs
d’un vent de tendresse qui n’a jamais soufflé. Alors peut-être que la poèsie
pour notre narratrice devient un baume, une douce caresse qui estompe les
traumas de l’enfance. Parfois un ange passe. Poésie porteuse de vie et de
nostalgie où s’égratigne la mémoire sur de fausses promesses. A vouloir trop
l’aimer on tue la vie et par là même l’amour, alors mieux vaut :  « Laisser
vivre les morts. » Le poème comme la vie sont des épreuves dont chaque
jour nous délivre un fragment. Par un : « Poème de rien du tout.../... »
prendre conscience de l’absolue vulnérabilité de l’existence.
Michel Bénard.      
http://www.societedespoetesfrancais.eu/revue.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire