Ce fardeau-là
que je portais
pour toi
c'était
le tien
Je te le rends
le voilà
prends-en
grand soin
que je puisse enfin
donner tout son poids
au mien
A ce beau
destin
qui m'attend
depuis
si longtemps
Et que chacune
lestée du sien
jamais plus
ne s'envole
vers des contrées
illusoires,
ne caracole
en de vains
déboires,
ne saute plus
à l'eau
pour rien
Et marche droit
sans crainte aucune
et sans rancune
sur son chemin
parfois tout près
parfois très loin
mais
sans se séparer
jamais
Ton cœur
dans mon cœur
et le mien
dans le tien
qui
tu le sais toi aussi
ne sont qu'un
Et voilà
que tu pleures
O ma chérie !
Ce cœur
qui bat soudain
très fort
et qui supplie
-Dis-moi
dis-moi que ce n'est pas fini-
ce cœur-là
n'est qu'un leurre
Mon amour !
Ce n'est que du bonheur !
Aujourd'hui
est le plus beau
des jours
Car le vois-tu ?
Ce qu'aujourd'hui
tu pleures
n'est pas
ce qui fût
et qui
a disparu
mais bien
la fin
de ce fol
esprit
qui veut
que tu demeures
comme ses yeux
t'ont vue
Qui s'affole
et fuit
quand il s'aperçoit
que tu n'es pas telle
que tu n'es pas celle
qu'il croit,
que tu n'es pas lui
Qui a peur
d'être perdu
qui craint
que la mort
ne le tue,
qui ne connaît
l'infini
qui ne connaît
ce que tu es
Et qui oublie,
qui oublie l'essentiel,
ce qui fait
le sel
de la vie
Alors
comme je le sais
par cœur
que parfois
oui
durant
un bref instant
je le vis,
je te le dis
Et maintenant
tu souris
 
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